Le fou et l'assassin, intégrale 3 (Robin Hobb)

« Abeille, la fille de Fitz, a été enlevée par les Serviteurs. Les membres de cette société secrète utilisent leurs rêves pour mettre en oeuvre des prophéties qui les rendront plus riches et plus puissants. Mais Abeille est-elle aussi cruciale à leur destin qu'ils le pensent ? Si ses ravisseurs imaginaient leur mission facilement accomplie, c'était sans compter la rage déployée par la digne fille du seigneur de Flétribois pour leur échapper. Fitz et le Fou, qui la croient perdue à jamais, décident de se lancer dans une mission de vengeance qui doit les emmener dans l'île lointaine où vivent les Serviteurs - lieu que le Fou a d'abord appelé foyer avant d'y subir les pires sévices. Il a pourtant juré de ne jamais revenir à cet enfer duquel il s'est échappé. Mais malgré toutes ses blessures, il n'est pas sans défense. Et si Fitz n'est plus l'assassin sans faille de sa jeunesse, il vaut mieux ne pas le trouver en travers de son chemin. Leur but est simple : tout faire pour que plus un seul Serviteur ne survive. »

Je remercie Babelio et les éditions Pygmalion pour l’envoi de ce gros pavé. L’objet livre, bien que pas toujours pratique à lire, a une couverture magnifique. Je suis fan des illustrations de ces intégrales.

Je tiens à préciser, avant toute chose, que je n’ai lu ni les aventuriers de la mer, ni la cité des anciens. Aussi, je suis sûrement passé à coté de certains personnages qui auraient peut-être eu plus d’intensité encore si je les avais lus. De ce fait, j’ai rencontré des personnages que je ne connaissais que peu (sûrement des personnages issus des aventuriers de la mer ou de la cité des anciens) et j’ai parfois été un peu perdu dans cette multitude. On sent que l’auteure tissent une toile fine entre les différents protagonistes. Les liens entre les sagas prennent leur sens et me font regretter de ne pas avoir lu l'oeuvre de l'auteure dans son intégralité.

Le roman commence sur les chapeaux de roue. L’action reprend là où elle s’est arrêtée. J’ai été frustrée d’osciller entre la narration du point de vu d’Abeille et celle de son père. J’étais tellement prise dans la première que je voulais connaitre la suite, sans être coupé par ce que vivent les autres personnages. J’aurais aimé que le roman soit coupé en deux partie : l’une ou l’on suit Abeille et l’autre où l’on suit Fitz et le fou. J’ai cependant pris plaisir à en découvrir beaucoup plus sur l’art et sur les origines de la magie.

J’ai pris plaisir à découvrir Abeille en action, tout comme j’avais aimé découvrir les aventures de son père dans la précédente saga. Une nouvelle génération fait place à une autre… Abeille vit une réelle aventure et évolue. Elle n’est pas ménagée, mais « depuis quand Robin Hobb ménage ses personnages ? », me direz vous

Le fou qui suscitait tant de question prend toute son ampleur. On en découvre, enfin, plus sur ce personnage devenu emblématique aujourd’hui ! L’amitié entre Fitz et lui est toujours aussi touchante bien qu’elle ait été malmenée pendant la saga. Ce personnage aura vraiment eu raison de mes émotions. Je le quitte avec un pincement au cœur.

Certes, Robin Hobb prend son temps … Mais n’est ce pas, finalement ce que l’on aime chez elle. C’est ce qui donne toute son ampleur à son œuvre. On découvre des personnages ni blancs, ni noir mais dense : chacun évoluant à son rythme. L’auteure ne ménage pas ses héros qui subissent beaucoup de difficultés. Les psychologies sont intenses, les intrigues se nouent et se dénouent, une tension règne tout au long du roman.

On sent pointer la fin d’une grande saga au fil des pages… Robin Hobb offre un dénouement à son intrigue dans un final qui ne peut qu’émouvoir tout ceux qui ont suivi ses héros tout au long de leur périples. Bien que j’aie aimé cette trilogie du fou et de l’assassin, j’avoue avoir eu une préférence pour la première saga de l’assassin royal. Peut-être y ai-je perdu en ne lisant pas l’œuvre de l’auteure dans sa totalité. Robin Hobb réussit à me donner envie d’une relecture de sa saga dans son intégralité comme peu d’auteurs réussissent à le faire ! Une belle œuvre de fantasy, riche et dense, qui renouvelle le genre… En bref : de la bonne fantasy !